Querida Amazonia: « Mon coeur battait fort », confie soeur Augusta Oliveira

«Femmes et mission» dans L’Osservatore Romano

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suor augusta oliveira - querida amazonia

« Femmes et mission »: L’Osservatore Romano en italien du 13 février 2020 présente l’intervention, prononcée en portugais de Soeur Augusta de Oliveira à la présentation de « Querida Amazonia » le 12 février au Vatican.

Elle confie la forte émotion que lui a inspirée le seul titre de l’exhortation apostolique post-synodale du pape François, « Querida Amazonia », « Mon coeur battait fort ».

Elle évoque la rôle des femmes dans les communautés amazoniennes, et le martyre de soeur Dorothy Stang, il y a 15 ans, le 12 février.

Soeur Augusta est brésilienne, vicaire générale des Servantes réparatrices de de Marie (SMR), une communauté fondée par Elisa Andreoli en 1900, dans le nord de l’Italie.

AB

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Soeur Augusta Oliveira a confié toute l’émotion qu’elle a éprouvée en lisant le texte de l’exhortation Querida Amazonia: “J’avoue que, pendant que je lisais, mon coeur battait fort, parce que le mot “querida” a une signification grande et particulière, qui n’est pas traduisible. Il exprime amour, tendresse, connaissance, engagement, soin, protection, passion, affection en abondance ». Le sens d’une participation qui se retrouve pleinement dans le « don grand et précieux » de l’exhortation apostolique caractérisée par l’ « audace de rêver » et par une vision de l’avenir « possible à réaliser ».

Le chemin synodal a ouvert des horizons et des processus. Le pape François invite à accueillir l’exhortation et à s’engager à la mettre en pratique comme continuité du chemin synodal. Soeur Augusta a ainsi souligné que ce parcours a « ouvert des horizons et des processus » et elle s’est arrêtée sur quatre points fondamentaux du document : « Employant l’image de la ‘maison commune’, je considère les quatre chapitres – rêve social, rêve culturel, rêve écologique, rêve ecclésial – comme quatre grands ‘piliers’ qui constituent la base solide pour continuer à naviguer dans la synodalité. Des rêves pour et avec l’Amazonie. Osons-nous rêver ensemble ? »

Celle qui est vicaire générale des Servantes de Marie réparatrices a exhorté à répondre à l’appel lancé depuis l’exhortation : « Rêver une Amazonie qui lutte pour les droits des plus pauvres, des peuples aborigènes, indigènes, afrodescendants, quilombolas, riverains, pêcheurs, seringueiros », ainsi que pour ceux « des femmes travailleuses, du peuple de la campagne et de la ville ».

La religieuse a parlé du document comme d’un texte vivant, qui débouche sur des actions concrètes et, en ce sens, parmi les différents aspects de Querida Amazonia, elle a tenu à souligner l’importance du rôle confié aux laïcs : « L’Église avec un visage amazonien requiert la présence capillaire de guides laïcs ». Et elle a ajouté : « Continuons de tisser des réseaux de service de la vie en Amazonie, avec une audace missionnaire et prophétique ». À ce propos, soeur Augusta a évoqué plusieurs expériences. Avant tout celle du Repam (Réseau ecclésial panamazonien) qui « s’est engagé avec notre maison commune, l’inculturation de l’Évangile et la défense de la vie, générant dialogue et connexions entre les différentes institutions ecclésiales qui oeuvrent en Amazonie ou en faveur de celle-ci ». Mais elle n’a pas oublié pour autant « les groupes missionnaires itinérants, formés de religieuses et de religieux dans une collaboration intercongrégationnelle, prêtres, hommes et femmes laïcs, qui contribuent à relier les réalités de frontière comme les communautés plus isolées de l’intérieur de l’Amazonie ». Et aussi « le précieux travail réalisé par le réseau « Um Grito pela Vida », engagé dans la lutte contre le trafic humain, l’exploitation et les abus sexuels de mineurs ». Ainsi, comme « tant d’autres institutions qui gèrent des projets liés à la préservation, la durabilité et la gestion des forêts, des ressources hydriques, de la santé, la valorisation des produits alimentaires, l’éducation socio-environnementale, qui font partie intégrante de la mission ».

Une mention à part pour le rôle précieux des femmes. Dans l’exhortation, a rappelé la religieuse, « le pape François affirme que de nombreuses communauté ecclésiales de base le long des fleuves, dans la forêt, dans les village et dans les villes, existent et poursuivent leur mission grâce à la force, au courage et à la générosité de tant de femmes qui transmettent la foi à travers la catéchèse, le baptême, dans les groupes missionnaires et dans les différentes activités pastorales, qui sont une présence active et dont les conseils sont des contributions précieuses.

À cet égard, la soeur a rappelé que les femmes continuent « de participer activement à la vie et à la mission inculturée de l’Église en Amazonie, conquérant et occupant des espaces de décision, de réflexion et de service pour défendre la vie menacée ». En particulier, on constante que » dans les zones plus difficiles, aux frontières plus éloignées », on trouve toujours « une présence féminine, une communauté religieuse présente, qui anime, qui soutient et qui sert ».

Un travail précieux et fatigant, pour lequel, a-t-elle dit, « je rends grâce au Seigneur » : « pour tant de vies données par les missionnaires arrivés dans la région amazonienne et qui se sont engagés dans l’annonce de Jésus-Christ, qui se sont incarnés, qui se sont inculturés, qui ont versé leur sang. Ils sont nombreux, les martyrs pour la défense de la vie en terre amazonienne : religieuses, religieux, prêtres et laïcs ».

Et elle a conclu : « En tant que consacrée, au nom de la Société de Marie réparatrice et de milliers de religieuses qui ont donné et qui continuent de donner leur vie dans la région amazonienne et partout dans le monde, je remercie pour l’opportunité qui m’a été donnée d’être ici pour présenter le grand don de l’exhortation apostolique post-synodale Querida Amazonia. Une heureuse coïncidence, puisqu’on commémore aujourd’hui le quinzième anniversaire du martyre de soeur Doroty Stang, assassinée à Anapu, au Brésil, le 12 février 2005. Que le Dieu de la vie soit toujours la raison de notre être et de notre agir ! » Avec une prière finale : « Madre, mère de l’Amazonie, nous avons confiance et nous nous inspirons de toi pour mieux aimer, servir et réparer ».

 

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat