Le Synode sur l’Amazonie est un Synode «fils de Laudato Si’»

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Le Saint-Père lors de son arrivée à Trujillo au Pérou le 20 janvier 2018.   (Vatican Media) Foto: Le Saint-Père lors de son arrivée à Trujillo au Pérou le 20 janvier 2018. (Vatican Media)

Dans un entretien à Domenico Agasso, vaticaniste de La Stampa et coordinateur de Vatican Insider, le Pape affirme que l’Europe doit être sauvée parce qu’elle est un patrimoine qui «ne peut pas et ne doit pas se dissoudre». Le dialogue et l’écoute «à partir de sa propre identité» et des valeurs humaines et chrétiennes sont l’antidote contre les souverainismes et les populismes, et le moteur pour «un processus de relance» qui «puisse avancer sans interruptions».

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Le Synode sur l’Amazonie est un «Synode d’urgence» 

En octobre aura lieu au Vatican le Synode sur l’Amazonie, un Synode «fils de Laudato Si’», qui était une encyclique sociale basée sur le soin de la Création, et non pas une «encyclique verte», tient à préciser François. Mais ce sera aussi un «Synode de l’urgence». François se dit en effet bouleversé par le fait que le 29 juillet, l’homme ait déjà consommé toutes les ressources renouvelables pour l’année en cours. Avec la fonte des glaces en Islande et au Groenland, les incendies en Sibérie, l’augmentation des déchets de plastique en mer et le risque de hausse du niveau de la mer, la planète vit «une situation d’urgence mondiale».

Le Synode toutefois «n’est pas une réunion de scientifiques ou de politiques», ni un Parlement, mais «un travail de communion guidé par l’Esprit Saint». La volonté de définir «différentes façons d’évangéliser» sera centrale, mais l’ordination des “viri probati” ne sera pas un thème central, précise François.

L’Amazonie est décisive pour le futur de la planète

Le choix de l’Amazonie, qui implique neuf États indépendants, auxquels s’ajoute la Guyane française, correspond à un lieu «représentatif et décisif » qui, en lien avec les océans, «contribue d’une façon déterminante à la survie de la planète». Ce territoire est menacé par «les intérêts économiques et politiques des secteurs dominants de la société». Les décideurs politiques devraient donc «éliminer leurs propres connivences et corruptions» et «assumer des responsabilités concrètes», comme dans le cas des «mines à ciel ouvert» qui enveniment l’eau, et provoquent de nombreuses maladies.

Et c’est de l’Amazonie que provient «une grande partie de l’oxygène que nous respirons». Déforester signifie donc «tuer l’humanité», rappelle François, qui explique que la perte de la biodiversité et l’apparition de nouvelles maladies létales montrent «une dérive et une dévastation de la nature qui pourraient mener à la mort de l’humanité». Le Pape voit cependant dans les nombreux mouvements de jeunes écologistes, comme celui de Greta Thunberg, le signe d’un changement de perception et de comportement prometteur pour le futur.

 

Fonte: Vatican News. Michele Raviart – Cité du Vatican